L abels bio, revendications naturelles ou écologiques… Voici un petit guide des allégations de la cosmétique naturelle et bio.
Suite à notre dernier sondage, lorsque nous vous avons demandé vos critères en matière de rouge à lèvres vous avez répondu :
81% rechercher des ingrédients 100% naturels.
70% vouloir une démarche zéro déchet ou écologique.
37% vouloir un label bio sur vos cosmétiques.
Pour celles qui n’ont pas encore participé à ce court sondage maquillage, il reste disponible ici.
Dans tous les cas, nous nous sommes dit qu’il était temps de faire le point sur cette jungle d’allégations green et de se pencher un peu plus sur vos critères en matière de cosmétique que sont le 100% naturel, l’écologique et le bio…
La Cosmétique « Naturelle »
Pour revendiquer ses produits « naturels » ou « d’origine naturelle », il faut suivre les recommandations de l’ARPP – l’autorité qui régule la publicité. Selon cette dernière, un produit peut porter cette allégation uniquement s’il contient au moins 95% d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle.
Mais comment reconnait-on un ingrédient naturel au juste ?
Toujours selon l’ARPP, pour savoir si un ingrédient est catégorisé naturel ou d’origine naturelle, il doit respecter la norme ISO 16128 ou tout autre référentiel aussi exigeant comme COSMOS ou Ecocert.
Pour faire court, un ingrédient naturel est un ingrédient d’origine végétale, animale ou minérale, cela comprend aussi l’eau – qui a été peu ou pas transformé. Un ingrédient dérivé de naturel, lui est transformé par des procédés chimiques ou biologiques.
Zoom sur la norme ISO 16128, celle qui ouvrirait grand les portes au greenwashing … Cette norme a été rédigée par les grands de la cosmétique bio mais aussi de la cosmétique conventionnelle, pour définir des classifications d’ingrédients ainsi que des calculs d’indice naturel et biologique. Jusque-là tout va bien…
Mais voilà que depuis sa publication en Septembre 2017, les « vraies » marques bio crient au scandale. Cette norme permet effectivement de revendiquer sur un produit 80% d’ingrédients naturels, même si les 20% restant font la part belle aux ingrédients synthétiques tel que des huiles pétrochimiques ou même des OGM.
Alors restez sur vos gardes et sortez vos loupes.
La Cosmétique « Écologique »
Encore une fois, l’ARPP donne des recommandations pour les revendications sur le développement durable et l’écologie. La marque doit en effet avoir une démarche globale et exprimer ses actions écologiques sur 3 piliers qui sont :
- Environnemental : impact de ses activités sur l’environnement.
- Sociétal : conditions de travail et sous-traitance.
- Économique : relation clients, fournisseurs et actionnaires.
Les actions en matière d’écologie doivent être présentées de façon précise, significative, justifiable et accompagnée d’arguments sérieux, objectifs et vérifiables.
Ces recommandations très complexes ne sont pas toujours évidentes à mettre en place par la marque et à vérifier par le consommateur. Heureusement certains labels bio incluent aussi l’écologie dans leur certification. Voir plus bas, le cas des labels bio.
La Cosmétique « Bio »
Pour se revendiquer cosmétique biologique, l’ARPP exige que le produit respecte un de ces 3 critères :
- Être composé à 100% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique. Ce qui est très compliqué car les ingrédients tel que l’eau ou les minéraux n’étant pas cultivés, ils ne sont pas certifiables « bio ».
- Être certifié « biologique » par un organisme tel que Ecocert, Bureaux Veritas, ou Cosmecert.
- Être élaboré selon un cahier des charges ou un référentiel comme COSMOS ou Nature et Progrès.
Les Labels Bio
Dans les deux derniers cas, cela veut dire passer par un label bio privé pour certifier ses cosmétiques biologiques. Les labels bio ont l’avantage face aux allégations « cosmétique naturelle » ou « cosmétique biologique » de garantir une démarche globale qui inclut les critères suivants:

Évidement tous les labels ne se valent pas. Pour vous y retrouver dans cette jungle du bio, nous vous proposons un petit récapitulatif visuel.
Seuls les labels les plus courants et les plus récents sur le marché Français sont présentés. En effet depuis le 1er Janvier 2017 le cahier des charges de Cosmébio et Ecocert est remplacé et uniformisé par celui de COSMOS.
Vous trouverez donc deux labels -Cosmébio et Ecocert- pour un seul et même cahier des charges – COSMOS-.
Petite clé de lecture : Plus le label a de surface colorée, plus il remplit les critères selon nous !






(* les % minimales d’ingrédients naturels et bio pour NaTrue prennent ici pour exemple une crème classique – émulsion huile dans eau – mais diffèrent en fonction de la nature du cosmétique)
En conclusion, ces derniers temps vous l’aurez compris la cosmétique naturelle et bio est en pleine guerre : celle des labels, des normes et des revendications.
Sachez tout de même qu’avoir un label et être certifié coûte très cher. Autant vous dire que pour les jeunes marques qui essaient d’avoir des valeurs de transparence et de naturalité, c’est très compliqué.
Non, la cosmétique naturelle, bio et écologique ne passe pas forcement par un label.
Oui, soyez tout de même vigilent aux étiquettes, aux compositions et aux discours.
À vous de faire vos choix en fonction de vos convictions et de vos attentes.
Si vous aimez – ou pas – ce type d’article, n’hésitez pas à nous le faire savoir en commentaire. Nous adorons vous lire…
À vos loupes !